Comme tous les soirs, à 20 heures précises, je me dépêche...
Ma journée de boulot se termine et mon plaisir, sortir le plus vite possible,
me retrouver à l'air libre et respirer !
Je sens l'odeur de café, une petite entreprise de torréfaction se trouve pas loin,
c'est une odeur familière, comme celle de la clope qui m'a accompagnée tant d'années ...
Je ne prends pas le bus, ni le métro, je marche le long des rues, je vais, je tourne, je vire,
et je guette au hasard les chats, chats de gouttière, chats des villes, des toits ...
J'aime les pavés, sauter les trottoirs, m'accrocher aux réverbères....
Et le voilà....je le vois tous les soirs accoudé au parapet, regardant l'eau ou autre chose,
peut-être les yeux dans le vague, emplis de tristesse...
je passe doucement et me pose sur le banc à quelques mètres !
Il ne me voit pas, il ne sent pas ma présence, seul avec lui-même.....
et moi, j'ai peur, peur qu'un soir il franchisse le pas, le dernier,
alors je prends le même chemin pour le voir....
Un soir peut-être, oserai-je m'approcher, lui parler doucement...
Il tournera son visage et son regard me révèlera sa vie.....
tant de transparence dans ses yeux....Un homme, un jeune homme malheureux........
peut-être espère-t-il que quelqu-un s'arrête, lui parle, fasse qu'il existe à nouveau,
autrement que dans la souffrance ....
Alors, ce soir......avant qu'il ne soit trop tard !
L'"Hôtel de la Solitude" fermera ses portes....
Plus seul à contempler l'eau, son visage tremblant, ridé par le vent,
fini ce temps de souffrance.....
savoir dire, savoir écouter,
être l'épaule, l'oreille, le coeur....
tout simplement !!!
(à suivre)
Katelemonde