lundi, 15 sep 2008
Exécution de Troy Davis confirmée
par le Comité des Grâces
Paris, le 13 septembre 2008
Amnesty International France (AIF) est consternée par la décision du Comité des Grâces de Géorgie qui, sans aucune explication, a confirmé vendredi soir l'exécution de Troy Davis le 23 septembre prochain.
Le Comité des Grâces s’était engagé en juillet 2007 à ne pas procéder à l'exécution d'une personne s'il n'était pas entièrement convaincu de sa culpabilité. Or, de nouveaux doutes sont apparus dans le dossier de Troy, alors qu’il en comporte déjà de nombreux, déclare Geneviève Garrigos, Présidente d'AIF.
Vendredi dernier, la défense de Troy Davis a présenté devant le Comité des Grâces de nouveaux témoins le disculpant du meurtre et accusant un autre homme. Ces témoins viennent s'ajouter aux précédents ayant déjà déposé sous serment en ce sens.
La décision du Comité a provoqué la consternation et la colère des nombreux soutiens du condamné à mort.
Nous ne sommes pas seulement choqués, nous n'avons pas de mot pour qualifier ce qui vient de se passer», a déclaré Jared Feuer, directeur d'Amnesty International pour le Sud des Etats-Unis.
Des doutes immenses subsistent sur la culpabilité de Troy Davis.
Son cas est emblématique des problèmes posés par la peine de mort : obstacles de procédure, discrimination raciale, intimidation de témoins par la police, assistance judiciaire défaillante…
Pour Martina Correia, sœur de Troy Davis et militante pour les droits humains, Le Comité des Grâces a commis une double injustice : exécuter un innocent et laisser impuni le meurtre du policier Mac Phail.
Cette décision intervient alors qu'un recours pour réexamen de l'affaire devant la Cour Suprême des Etats-Unis a été déposé dès le 18 juillet dernier, la Cour devant rendre sa décision le 29 septembre prochain. Comble de l'horreur, elle devra alors rendre son avis concernant un homme exécuté depuis six jours, sa saisine ne suspendant pas l’ordre d’exécution du gouverneur.
Il ne reste qu'un seul recours possible :
la Cour Suprême des Etats-Unis doit fixer un sursis à exécution, le temps pour elle de rendre sa décision le 29 septembre prochain. L'avocat de Troy Davis a immédiatement rédigé une demande en ce sens.
La décision du Comité des Grâces constitue une fin de non recevoir infligée aux 200 000 personnes dans le monde qui ont appelé à la commutation de la peine de mort, et à l'ensemble des institutions et personnalités internationales de premier plan ayant appelé à la clémence, qu'il s'agisse du Pape Benoît XVI, du Parlement européen, du Conseil de l'Europe, ou encore des 27 Etats membres de l'UE.