Jeremy Irons
sur la peine de mort
La peine de mort constitue une violation du droit à la vie. C’est le châtiment le plus cruel, le plus inhumain et le plus dégradant qui soit. Elle n’a pas sa place dans un système judiciaire moderne.
Une exécution, à l’instar d’un acte de torture, est une agression délibérée, qui vise une personne emprisonnée. Elle s’accompagne souvent d'effroyables souffrances, même lorsque les méthodes employées sont dites «humaines», comme l'injection létale.
La peine de mort est irréversible. Les erreurs judiciaires étant inévitables, quel que soit le système en place, des innocents seront exécutés tant que ce châtiment sera maintenu.
La peine capitale est en outre discriminatoire. Elle frappe souvent de manière disproportionnée les plus pauvres, les plus faibles et les personnes marginalisées. Elle est également utilisée par les régimes répressifs pour éliminer les individus jugés gênants.
De plus, la peine capitale n’a pas sur la criminalité un effet plus dissuasif que les autres peines. Au Canada, par exemple, le taux d'homicides a baissé de 40 p. cent depuis 1975; or, le meurtre n’y est plus passible de la peine de mort depuis 1976.
Les traités internationaux relatifs aux droits humains interdisent de condamner à mort ou d’exécuter toute personne qui avait moins de dix-huit ans au moment des faits reprochés. Quelques pays continuent pourtant d'exécuter des mineurs délinquants, en violation des obligations que leur impose le droit international.
Repères
- 137 pays ont aboli la peine capitale en droit ou en pratique.
- 60 pays continuent d’appliquer la peine de mort, le plus souvent dans des affaires de meurtre.
- On sait qu’au moins 1 252 personnes ont été exécutées en 2007, dans 24 pays. Toutefois, le chiffre réel des exécutions dans le monde cette année-là est certainement plus élevé.
- En 2007, 88 p. cent des exécutions recensées ont eu lieu en Chine, en Iran, en Arabie saoudite, au Pakistan et aux États-Unis.